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esprit saint - Page 2

  • Prière pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit

    « Nous prions donc le Père très clément, par vous son Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, de nous accorder de ses trésors la grâce de l'Esprit septiforme qui repose en toute plénitude sur vous : esprit de sagesse, dis-je pour goûter le fruit de l'Arbre de Vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceurs ; don d'intelligence, qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de votre sainte doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour votre éternelle Majesté.

    C'est là, en effet, ce que vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que vous nous avez enseignée ; aussi, maintenant, nous vous demandons par votre Croix de nous les obtenir par la gloire de votre Nom très saint. Et qu'à vous, soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    St Bonaventure, La Triple Voie, II. L'Illumination, 2. L'Arbre de Vie (Prière finale), in "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne", Saint Bonaventure, Aubier, Paris, 1943.
    (Cf. méditation proposée hier)

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    (Mosaïque Basilique du sanctuaire de Lourdes)

  • Méditation : "Prier, c'est savoir se taire longtemps"

    « La prière consiste finalement à se taire pour écouter Dieu qui nous parle et pour entendre l'Esprit-Saint qui parle en nous. Je crois important de dire que nous ne savons pas et nous ne pouvons pas prier seuls : c'est l'Esprit-Saint qui prie en nous et pour nous. Saint Paul nous dit : « L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfant de Dieu. » Il poursuit : « Pareillement, l'Esprit vient au secours de notre faiblesse. Car nous ne savons que demander pour prier comme il faut. Mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables. Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit-Saint » (Rm 8, 16.26).

    Bien sûr, il ne fait aucun doute que les hommes doivent parler à Dieu ; mais la véritable prière laisse Dieu libre libre de venir à nous selon sa volonté. Nous devons savoir l'attendre dans le silence. Il faut durer dans le silence, dans l'abandon et dans la confiance. Prier, c'est savoir se taire longtemps ; nous sommes si souvent sourds, distraits par nos paroles... Hélas, il n'est pas évident que nous sachions écouter l'Esprit-Saint qui prie en nous. Plus nous persévérons dans le silence, plus nous aurons la chance d'écouter le murmure de Dieu. Souvenons-nous que le prophète Elie est resté longtemps caché dans une grotte avant d'entendre le doux murmure du Ciel. Oui, je le redis, la prière consiste d'abord à rester longtemps silencieux. Il nous faut souvent nous blottir auprès de la Vierge du silence pour lui demander de nous obtenir la grâce du silence de l'amour et de la virginité intérieure, c'est-à-dire une pureté de cœur et une disponibilité à l'écoute qui bannit toute présence qui n'est pas celle de Dieu. L'Esprit-Saint est en nous, mais nous sommes souvent remplis d'orchestres qui couvrent sa voix... »

    « Dieu ne se communique jamais pleinement qu'à un cœur qui ressemblerait à la lumière pure d'un matin d'été fort de belles promesses. »

    Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien - Entretien sur la foi (ch. VII), Fayard, 2015.

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  • Méditation : « L'Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière »

    « Si ta nature hésite devant les mystères trop profonds de la foi, dis sans crainte, non pour t'opposer, mais avec le désir d'obéir « Comment cela arrivera-t-il ? » (Lc 1,34). Que ta question soit une prière, qu'elle soit amour, piété, humble désir. Qu'elle ne scrute pas avec hauteur la majesté divine, mais qu'elle cherche le salut dans les moyens de salut du Dieu de notre délivrance. Alors l'Ange du grand Conseil te répondra : « Lorsque viendra le Consolateur que je vous enverrai du Père, il rendra témoignage de moi et vous enseignera toutes choses ; toute vérité vous viendra de l'Esprit de vérité » (cf. Jn 15,26 ; 14,26 ; 16,13). « Qui donc connaît les secrets de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, nul ne connaît les secrets de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu » (1 Co 2,11).

    Hâte-toi donc de communier à l'Esprit Saint. Il est là dès qu'on l'invoque ; on ne l'invoque que s'il est déjà présent. Appelé, il vient ; il arrive dans l'abondance des bénédictions divines. C'est lui le fleuve impétueux qui réjouit la cité de Dieu (Ps 46,5). Lors de sa venue, s'il te trouve humble et sans inquiétude, tremblant à la parole de Dieu, il reposera sur toi et te révélera ce que Dieu le Père cache aux sages et aux prudents de ce monde (Mt 11,25). Alors commenceront à briller pour toi toutes ces choses que la Sagesse pouvait, alors qu'elle était sur terre, dire aux disciples, mais qu'ils ne pouvaient porter avant la venue de l'Esprit de vérité qui leur enseignerait toute vérité.

    Pour recevoir et apprendre cette vérité, il est vain d'attendre de la bouche d'un homme ce qu'il n'a pu recevoir ni apprendre des lèvres de la Vérité elle-même. Car, selon l'affirmation de cette Vérité, « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) ; et, de même que ceux qui l'adorent doivent nécessairement l'adorer en esprit et en vérité, de même, ceux qui désirent le connaître ou le comprendre ne doivent chercher qu'en l'Esprit Saint l'intelligence de la foi, et le sens de cette vérité pure et sans mélange. Parmi les ténèbres et l'ignorance de cette vie, il est lui-même pour les pauvres en esprit, la lumière qui éclaire, la charité qui attire, la douceur qui charme, l'amour de celui qui aime, la tendresse de celui qui se livre sans réserve. C'est lui qui, de conviction en conviction, révèle aux croyants la justice de Dieu ; il donne grâce pour grâce et, pour la foi « qui vient de ce que l'on entend » (Rm 10,17), l'illumination. »

    Guillaume de Saint-Thierry, Le miroir de la foi, Sources Chrétiennes n° 301, Le Cerf, 1982, & Trad. M.-M. Davy, Paris, Vrin, 1959.

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  • Méditation : "comme des petits enfants..."

    « C'est bien la vérité que notre bien dépend de nous laisser conduire et gouverner par l'Esprit de Dieu sans réserve ; c'est cela que prétend la vraie simplicité que Notre-Seigneur a tant recommandée : Soyez simples comme la colombe (1), dit-il à ses Apôtres ; mais il ne s'arrête pas là, leur disant de plus : Si vous n'êtes faits simples comme petits enfants, vous n'entrerez point au Royaume de mon Père (2). Un enfant, tandis qu'il est bien petit, est réduit en une grande simplicité qui fait qu'il n'a autre connaissance que de sa mère ; il a un seul amour qui est pour sa mère, et en cet amour il n'a qu'une seule prétention qui est le sein bien-aimé, il ne veut rien autre. L'âme qui a la parfaite simplicité n'a qu'un amour, qu'une seule prétention, qui est de reposer sur la poitrine du Père céleste, et là, comme un enfant d'amour, faire sa demeure, laissant entièrement tout le soin de soi-même à son bon Père, sans que jamais plus elle se mette en peine de rien, sinon de se tenir en cette sainte confiance ; non pas même les vertus et les grâces qui lui semblaient être fort nécessaires ne l'inquiètent point à force de les désirer, ni n'a aucune sollicitude à la poursuite de la perfection. Elle ne néglige rien de ce qu'elle rencontre en son chemin, mais aussi elle ne s'amuse point à rechercher d'autres moyens de se perfectionner que ceux qui lui sont prescrits. »

    1. Mt X, 16. - 2. Mt XVIII, 3.

    St François de Sales (1567–1622), Entretiens spirituels (XIV. De la simplicité), in "Œuvres", nrf Gallimard, 1969.

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  • Méditation : action de l'Esprit Saint en l'âme

    « L'Esprit divin purifie, par la foi, l'image de Dieu dans mon âme. Il guérit mon aveuglement spirituel et ouvre mes yeux aux choses de Dieu. Il prend possession de ma volonté pour que je ne demeure plus esclave de mes passions, de mes impulsions et que je puisse agir dans la paix féconde que donne la liberté spirituelle. En m'enseignant peu à peu la charité, Il perfectionne dans mon âme la ressemblance à Dieu en me rendant conforme au Christ. Car mon union au Christ est bien davantage que l'imitation de Ses vertus telles que les décrit l’Évangile ; ce doit être une union créée en moi par l'action de Son Esprit transformateur. Et la vie que l'Esprit insuffle au mien est le Christ Lui-même, mystiquement présent dans mon être et ma personne. La vie surnaturelle qui Le rend spirituellement présent dans mon âme est tout aussi réelle que la vie physique qui Le rend matériellement présent en moi. Ces deux vies sont des dons que Dieu a voulus pour moi puisque l'une est élevée et perfectionnée par l'autre. Et bien qu'elles puissent être considérées comme théoriquement (de jure) séparées, elles sont destinées, dans le plan de Dieu, à être réalisées (de facto) ensemble, et, ensemble, à me donner ma pleine stature et ma pleine réalité en Dieu. Elles sont toutes deux nécessaires pour faire de moi ce que Dieu veut que je sois. »

    Thomas Merton (1915-1968), Le Nouvel Homme (105), aux Éditions du Seuil, Paris, 1969.

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  • Le Pape aux participants au III° Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles

    Le Pape rencontrait ce matin les participants du III° Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles ; un Congrès organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs pour répondre à l’appel à la conversion missionnaire lancée par le Pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium.

    Le Pape a tenu avant tout à rappeler le cœur de la vie chrétienne : la conversion du cœur et la mission, toutes deux intimement liées. « Sans une authentique conversion du cœur et de l’esprit, prévient-il, on ne peut annoncer l’Évangile, mais si nous ne nous ouvrons pas à la mission, il n’y a pas de conversion, et la foi devient stérile ».

    La mission de ces mouvements et communautés nouvelles requiert une attitude vigilante permanente, afin de « rendre toujours plus vive et féconde l’impulsion évangélisatrice », a observé le Pape, qui a donc offert quelques suggestions pour le chemin de foi et de vie ecclésiale de ces mouvements.

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  • Audience générale de ce mercredi 29 octobre 2014

    Dimensions visible et spirituelle de l’Église

    Durant l'Audience générale tenue place St Pierre, le Pape a poursuivi sa catéchèse sur l’Église, évoquant sa dimension visible et sa dimension spirituelle, qui se rejoignent dans le Christ.

    Comment percevoir ces deux réalités ? a-t-il demandé  "La réalité de l’Église est faite de la multitude des baptisés. On entend souvent dire, l’Église dit ceci, fait ceci et non cela. Alors, qui est l’Église ? Le Pape, les évêques et les prêtres. Non, tous ensemble sommes l’Église... Ainsi peut-on comprendre que la réalité visible de l’Église ne peut se mesurer ni être exactement connue... De fait, comment pourrait-on connaître toutes les merveilles qu'à travers nous le Christ opère ? Cette réalité nous dépasse. Elle est hors contrôle, dépasse nos forces. C'est un mystère puisqu'elle vient de Dieu."

    "Pour comprendre dans l’Église le rapport entre réalité visible et réalité spirituelle, il faut se tourner vers le Christ dont elle est le Corps. C'est le Christ qui la génère perpétuellement en acte d'amour infini. En raison de l'Incarnation le Christ possède une nature humaine et divine unies de manière indissoluble dans sa personne. Il en va de même pour l’Église...qui est elle aussi un mystère en qui l'invisible est supérieur à ce qui ne se voit qu'avec les yeux de la foi" ... (cf. Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, 8).

    "Mais comment la réalité visible peut-elle se placer au service de la réalité spirituelle ?... Dans les sacrements et le témoignage des fidèles l’Église est chaque jour proche de tout homme, à commencer par le plus pauvre, celui qui souffre ou est marginalisé. Ainsi manifeste-t-elle la compassion et la miséricorde de Jésus".

    En conclusion, le Saint-Père a recommandé à l'assemblée de prier pour obtenir le don de la foi, "afin de comprendre comment, malgré nos limites et notre pauvreté, le Seigneur fait de nous des instruments de sa grâce et des signes de son amour pour l'humanité. Certes, nous pouvons être cause de scandale, mais nous devons être des témoins qui expriment par leur vie ce que le Seigneur attend de nous".

    Après la catéchèse, le Pape a lancé un nouvel appel en faveur des africains touchés par l'épidémie d'Ebola : Face à l'aggravation de la situation et l'extension d'une terrible maladie qui frappe les plus pauvres, il a assuré les victimes de sa solidarité et de sa prière, qu'il étend au corps médical, aux volontaires, instituts religieux et associations qui assistent de façon admirable nos frères et soeurs malades : "Je renouvelle mon appel à la communauté internationale afin qu'elle fasse tout ce qui est possible pour faire cesser cette épidémie tout en portant assistance aux patients. Prions donc pour toutes ces personnes durement éprouvées et pour les défunts."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.10.14).

     

    Résumé :

    « Frères et sœurs, l’Église est à la fois visible et spirituelle. La réalité visible est constituée non seulement par les Évêques, les prêtres et les religieux, mais aussi par tous les baptisés qui, dans le monde, suivent le Christ. Cette réalité ne peut être mesurée ; tout le bien que Dieu opère à travers nous et dans les cœurs, va au-delà de notre contrôle et de ce qui peut être connu. De même que dans le Christ la nature humaine et la nature divine sont réunies dans l’unité d’une seule personne, de même Dieu agit par la réalité visible de l’Église pour réaliser son dessein de rédemption et de salut. L’Église est habitée par l’Esprit Saint, elle est un mystère de foi, dans lequel ce qui ne se voit pas est plus important que ce qui se voit. Par son témoignage et par les sacrements, elle se fait proche de chacun pour lui faire sentir la miséricorde de Jésus. »

    « Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier le pèlerinage de la province de Lyon, avec le Cardinal Philippe Barbarin, et celui du diocèse de Luxembourg avec son Archevêque, Mgr Jean-Claude Hollerich.
    Demandons à Dieu le don de la foi, pour que nous puissions comprendre comment, malgré notre faiblesse et notre pauvreté, nous sommes appelés à être les signes visibles de l’amour de Dieu pour toute l’humanité. Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 1er octobre 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre en présence de 35.000 personnes, le Pape François a abordé la question des charismes qui font et fécondent l'Eglise : Dès ses origines, a-t-il dit, "le Seigneur a comblé l’Église des dons de son Esprit, la rendant toujours vive et féconde... Cependant, dans la perspective chrétienne, le charisme est bien plus qu'une qualité personnelle ou une prédisposition, mais une grâce venue du Père par l'action de l'Esprit... Sa gratuité et l'amour qu'il représente mettent chaque charisme au service de la communauté... C'est au sein de la communauté que les charismes se manifestent et fleurissent...et c'est dans la communauté qu'on apprend à reconnaître ces signes de l'amour de Dieu pour tous ses enfants. Donc, chacun de nous doit se demander quel est le charisme que le Seigneur a placé en moi... Mes frères et sœurs l'ont-ils reconnu et encouragé ? Comme me comporter vis à vis de ce don, comment le vivre et le mettre au service des autres, au risque de le négliger et de le perdre finalement, ou pire qu'il devienne un source de vantardise...et me pousse à prétendre que la communauté se conforme à mon vœu. Qu'il est beau de découvrir combien de charismes le Père a doté l’Église. Cette richesse ne doit cependant pas porter à la confusion et au malaise. Elle est faite pour faire grandir la communauté dans la foi et dans l'amour comme corps du Christ. Octroyant une diversité de charismes, l'Esprit bâtit l'unité de l’Église... Donc, malheur si ces dons deviennent une source d'envie, de division et de jalousie, comme avertissait Paul dans son épître aux Corinthiens... Si chaque charisme est important aux yeux de Dieu, personne n'est indispensable. Cela montre que dans la communauté nous avons besoin l'un de l'autre et que tout don reçu s'épanouit lorsqu'il est partagé. Telle est l’Église qui, lorsqu'elle s'exprime en communion dans la variété de ses charismes ne peut se tromper. C'est la beauté de ce surnaturel Sensus Fidei...donné par l'Esprit qui permet à chacun d'entrer au cœur de l’Évangile et de suivre Jésus chaque jour de notre vie". Évoquant pour finir la fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, morte à l'âge de vingt-quatre ans, le Pape François a rappelé qu'elle désirait posséder tous les charismes. Voulant devenir missionnaire, elle découvrit dans la prière que son charisme dans l’Église serait l'amour. Ce charisme, a-t-il conclu, "nous l'avons tous. Demandons donc à la Petite Thérèse d'avoir sa capacité d'aimer fortement l’Église...et d'accepter chaque charisme avec l'amour dont sont capables ses enfants. Aimons notre sainte Mère".

    Avant de se rendre Place St Pierre, le Pape a salué Salle Paul VI le pèlerinage des Sœurs apostoliques de la charité, qui se consacrent aux handicapés, saluant le charisme qui les place au service des plus vulnérables. Rappelant que l’œuvre de leur fondateur, le bienheureux Luigi Monza, avait été soutenu par le futur Paul VI alors Archevêque de Milan, il a recommandé aux religieuses d'être un exemple pour les familles et pour les responsables publics. Après sa catéchèse, le Saint-Père a invité les pèlerins allemands et polonais de méditer en octobre les mystères du Rosaire tout en accompagnant les travaux synodaux. S'adressant ensuite à l'association portugaise des entrepreneurs chrétiens, il a encouragé ses membres à continuer d'agir dans la société sous la conduite de l'Esprit. Et aux pèlerins croates de rester fidèles à leur baptême en suivant l'exemple des saints et des martyrs. Enfin, à l'attention des fidèles de la Prélature de l'Opus Dei venus rendre grâce pour la béatification d'Alvaro del Portillo. Puisse le nouveau bienheureux, a-t-il dit, intercéder et vous aider à "répondre généreusement à l'appel à la sainteté dans la vie de tous les jours, pour le service de l’Église et du monde".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 1.10.14).

    Résumé en français :

    « Frères et sœurs, l’Église est Une dans la diversité des charismes. Un charisme est bien plus qu’une qualité, un talent naturel dont on peut être doté. Il est une grâce de l’Esprit, un don de Dieu, qui est fait à l’un ou l’autre, pour qu’il le mette au service de toute la communauté, pour le bien de tous. Loin d’être un motif d’orgueil, il doit être vécu avec générosité et désintéressement. On ne peut soi même se déclarer pourvu d’un charisme ; car celui-ci doit être reconnu au sein de la communauté, comme signe de l’amour de Dieu pour ses enfants. Tous les charismes sont des dons de l’Esprit, et leur diversité ne doit pas être une cause de division, mais d’émerveillement ; ils doivent pouvoir grandir ensemble harmonieusement dans la foi et l’amour, car nous avons tous besoin les uns des autres. »

    « Soyez les bienvenus, chers pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues de France, de Belgique, du Cameroun et de Côte d’Ivoire.
    Je demande à Dieu que vous puissiez reconnaître tous les charismes que le Saint Esprit suscite dans vos communautés, et que vous sachiez les accueillir mutuellement et les faire grandir dans l’amour fraternel.
    Bon pèlerinage, et que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 17 septembre 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a abordé le caractère catholique et apostolique de l’Église : Lorsque nous professons notre foi, a-t-il dit, "nous affirmons que l’Église est catholique et apostolique”, a dit le Saint-Père. “Catholique signifie universelle... un signe évident de cette catholicité est que celle-ci parle toutes les langues. Cela n'est rien d'autre que l'effet de la Pentecôte puisque c'est l'Esprit Saint qui a permis aux Apôtres et à l’Église entière de faire connaître à tous, jusqu'aux confins de la terre, la Bonne Nouvelle du salut et de l'amour de Dieu. L’Église est née catholique, c'est-à-dire symphonique depuis les origines, et elle ne peut être que catholique, projetée pour l'évangélisation et la rencontre avec tous". Rappelant que chacun peut lire la Parole dans sa langue, il a renouvelé son invitation à emporter toujours avec soi un évangile pour en lire un ou deux passages dans la journée. "Si l’Église est née catholique cela veut dire qu'elle est née missionnaire. Si les Apôtres étaient restés dans le cénacle, sans sortir pour annoncer l’Évangile, l’Église serait seulement l’Église de ce peuple, de cette ville, de ce cénacle. Mais tous sont sortis dans le monde, dès le moment de la naissance de l’Église, dès l'instant où l'Esprit est descendu sur eux. C'est ce que nous exprimons quand nous la qualifions d'apostolique, parce que l'Apôtre est celui qui porte la Bonne Nouvelle de la Résurrection de Jésus. Ce mot nous rappelle que l’Église a pour fondement les Apôtres et qu'elle est en continuité avec eux. Ce sont les Apôtres qui furent envoyés et qui ont fondé de nouvelles églises, qui ont fait de nouveaux évêques, et ainsi dans le monde entier, en continuité. Aujourd'hui nous sommes tous dans la continuité de ce groupe qui a reçu l'Esprit et qui est sorti pour porter à tous les hommes le message de l’Évangile. Nous devons les imiter et le transmette au monde en l'accompagnant des signes de la tendresse et de la puissance de Dieu".

    Cela découle aussi de la Pentecôte, a poursuivi le Saint-Père : "C'est en effet l'Esprit qui fait céder toute résistance, qui vainc la tentation de se fermer sur soi-même, entre élus, et de se considérer comme les seuls destinataires de la bénédiction de Dieu. Si, par exemple, quelques chrétiens font cela et disent : Nous sommes les élus, nous seuls, et à la fin, ils meurent. Ils meurent d'abord dans leur âme, puis ils meurent dans leur corps, parce qu'ils n'ont pas de vie, ils ne sont pas capables de donner la vie, à d'autres personnes, d'autres peuples : ils ne sont pas apostoliques. C'est justement l'Esprit qui nous conduit vers nos frères, même les plus éloignés dans tous les sens du terme, pour qu'ils puissent partager avec nous l'amour, la paix, la joie, que le Seigneur ressuscité nous a laissé en don... Qu'est-ce que cela implique, pour nos communautés et pour chacun de nous, de faire partie d'une Église qui est catholique et apostolique ? Cela signifie, avant tout, prendre à cœur le salut de toute l'humanité, ne pas se sentir indifférents ou étrangers face au sort de tant de nos frères, mais ouverts et solidaires envers eux. Cela signifie aussi avoir le sens de la plénitude, de la complétude, de l'harmonie de la vie chrétienne, repoussant toujours les positions partiales, unilatérales, qui nous enferment sur nous-mêmes". Faire partie de l’Église apostolique cela signifie "être conscients que notre foi est ancrée dans l'annonce et le témoignage des Apôtres de Jésus. Elle est ancrée là, c'est une longue chaîne qui vient de là. Et ainsi se sentir toujours envoyé, en communion avec les successeurs des Apôtres pour annoncer, le cœur plein de joie, le Christ et son amour à toute l'humanité." Le Pape a alors évoqué la vie héroïque de tant de missionnaires qui ont quitté leur pays pour apporter l’Évangile à tous, et a invité à rendre grâce à Dieu pour les missionnaires que l’Église a eu et a, ajoutant qu'elle en a besoin de plus encore, invitant les jeunes présents sur la Place : "Demandons au Seigneur de renouveler en nous le don de son Esprit, pour que chaque communauté chrétienne et chaque baptisé soit l'expression de la sainte Mère Église, catholique et apostolique".

    Après la catéchèse, le Pape a notamment salué les pèlerins de langue arabe venus de Terre Sainte, "d'où partit l'annonce qui allait se répandre jusqu'aux extrémités de la terre. Malgré les difficultés, demeurez les porteurs courageux et joyeux du message de salut, de vérité et de bénédiction". Puis il a évoqué son prochain voyage en Albanie, invitant les fidèles à l'accompagner dans la prière, et expliquant son choix : "C'est un pays qui après avoir beaucoup souffert d'un terrible régime athée développe une harmonieuse vie en commun de ses religions".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 17.9.14).

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Résumé en français :

    « Chers frères et sœurs, nous confessons que l’Église est catholique et apostolique. L’Église est « Catholique », ce qui veut dire « universelle », parce que, répandue jusqu’aux extrémités du monde, elle enseigne sans erreur la totalité de la foi destinée à tous les hommes. Dès l’origine, en raison de son caractère universel, l’Église est portée à l’évangélisation. L’Église est « en sortie », nécessairement missionnaire par nature. Voilà pourquoi elle est aussi « apostolique ». Elle annonce l’Évangile à tous les hommes, sur le fondement des Apôtres, et en continuité avec eux. Pour chacun de nous, faire partie d’une Église qui est catholique et apostolique signifie avoir le souci du salut de toute l’humanité ; c’est aussi nous sentir envoyés, en communion avec les successeurs des Apôtres, pour annoncer le Christ et son amour à tous les hommes. »

    « Je salue les pèlerins de langue française, en particulier la paroisse francophone de Berlin et les personnes venant de France et du Canada.
    Demandons au Seigneur de renouveler en nous le don de son Esprit, pour que chacune de nos communautés, et chaque baptisé, soient une authentique expression de notre Mère l’Église, qui est catholique et apostolique. Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Méditation : Marie consolatrice

    « L'Esprit Saint veut nous conduire à la liberté spirituelle des enfants de Dieu. Car "là où est l'Esprit, là est la liberté" (2 Co 3,17). Il nous faut donc sortir de nos mensonges, car seule la Vérité peut nous rendre libre. Mais toute vérité n'est pas supportable à tout moment. La délicatesse maternelle de Marie joue un rôle irremplaçable à cet égard. Toute mère pour son enfant a l'expérience du psychologue le plus expérimenté, parce qu'elle l'aime. Que dire de Marie dans la manière dont elle nous aide à reconnaître les blessures qui sont en nous ? Car il ne suffit pas de faire venir à la lumière. Une blessure est enveloppée la plupart du temps dans un bandage d'amertume, de peur, de rancune, voire de colère rentrée, de refus de pardon, qui alimentent une souffrance latente, mais qui devient très vive si on y touche maladroitement. Dans ces circonstances, Marie suggère les situations cachées, secrètes, parfois très anciennes dans le temps, en les oignant de sa douceur et de sa miséricorde. Sa main qui soigne la blessure, l'effleure à peine. Elle est la consolatrice qui nous obtient la Consolation de l'Esprit Saint et rend possible l'accueil de la vérité. Elle nous fait comprendre aussi que cette blessure inavouable peut devenir notre richesse. Le Seigneur la transforme en une blessure d'Amour qui est un trait de notre visage et nous ouvre à la miséricorde envers les autres. Avec Marie, nous découvrons que nos difficultés, nos blessures et nos infirmités sont des chances données par Dieu pour accomplir notre vocation de fils et de filles de Dieu et nous rendre plus humble dans la mission apostolique. »

    Père Raymond Halter (1925-1998), Le disciple la prit chez lui (extrait de la Postface), F.X. de Guibert (O.E.I.L.), Paris, 1992.

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    La Vierge consolatrice, de Sébastien Cornu (1859)
    Église Saint-Roch, Chapelle de la Compassion (Paris)

    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Seigneur, enseignez-nous à prier"

    « Si nous rencontrons beaucoup de difficultés dans l'oraison, cela vient de ce que nous la considérons comme un exercice qui dépend de nous. Sans doute, l'oraison dépend de nous quant à la coopération que Dieu nous demande ; mais quant à son impulsion première, l'oraison est de Dieu. L'apôtre saint Paul la définit lorsqu'il nous dit que l'Esprit-Saint prie en nous avec des gémissements inénarrables (Rom. VIII, 26). Eh ! oui, si d'une part Jésus est le sujet unique de l'oraison, d'autre part, le Maître de l'oraison, c'est l'Esprit-Saint. Il demeure en nous pour former Jésus-Christ, et Il sait bien qu'Il ne peut Le former en nous d'une manière complète sans le secours de l'oraison. [...]

    Oui, le Maître de l'oraison, c'est Lui, et nous devrions bien plus Lui demander de nous enseigner l'oraison, que nous tourmenter et nous préoccuper comme nous le faisons à ce sujet ! Quoi d'étonnant si nous trouvons des obstacles à l'oraison ? Est-ce qu'une créature peut découvrir par ses propres moyens le langage qu'elle doit adresser à son Créateur ? Peut-elle discerner seule la voix de Dieu, cette voix qu'elle fait retentir au plus profond d'elle-même ? Pour mener à bien une opération qui est, de sa nature, divine, n'a-t-elle pas besoin de l'assistance de Dieu ? Donc, reprenons l'invocation que les Apôtres adressaient à Jésus : Domine, doce nos orare. - Seigneur, enseignez-nous à prier (Luc XI, I). Cette demande instante, répétons-la à l'Esprit-Saint pour qu'Il vienne en nous, pour qu'Il produise en nous les gémissements inénarrables de l'oraison. »

    Dom Romain Banquet, Abbé de Saint-Benoît d'En-Calcat, Entretiens sur la vie intérieure (ch. X), Éditions de l'Abbaye de Saint-Benoît d'En-Calcat (Tarn), 1945.

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  • Méditation : "le silence est la condition des confidences divines..."

    « Dieu vous appelle plus fort encore que vous ne l'appelez. Spiritus et sponsa dicunt : Veni (1) ; oui, mais combien l'Esprit le crie plus haut que l'épouse. Le cri de l'épouse n'est jamais qu'un écho ; le cri de l'Esprit c'est une parole, la Parole même, celle que Dieu daigne nous dire dans le temps, se la disant éternellement à lui-même et se disant lui-même en elle et par elle : ce qui fait que, pour nous comme en lui, dans ses rapports comme dans son intime, dans sa conversation libre comme dans son énonciation nécessaire, c'est une parole de vie, une parole qui est la vie et qui vivifie ceux qui l'entendent. Entendez-la, mon enfant, petite créature de Dieu, appelée du néant à l'être, puis des ténèbres et du péché à la lumière et à la grâce ; entendez-la et, pour cela, écoutez-la toujours : audi, filia, et vide, inclina aurem tuam... quia concupivit Rex speciem tuam (2). Et, pour cela, faites taire tout le reste et demeurez vous-même en silence. Le silence est l'atmosphère de l'âme et la condition des confidences divines ; le Seigneur n'est pas dans le bruit, il ne parle point quand d'autres parlent, et c'est pourquoi il est dit que le silence est sa vraie louange : il lui permet de se dire ; et se dire, pour lui, se manifester, se donner, c'est se louer et se glorifier. Pensez un peu et même beaucoup à tout cela au pied du tabernacle, et ajustez vaillamment votre vie aux lumières dont Notre-Seigneur éclairera vos méditations... »

    (1) : "L'Esprit et l'épouse disent : Viens" (Ap 22, 17)
    (2) : "Écoutez, ma fille, et voyez, prêtez l’oreille... car le Roi s'est épris de votre beauté" (Graduel, du Ps 44, 11 - Cf. interprétation ci-dessus)

    Mgr Charles Gay (1814-1891), Lettre à la Révérende Mère ***, Rome, 27 février 1870 (extrait), in "Correspondance" Tome II (1864-1891), Paris - Poitiers, H. Oudin, 1899.

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  • Méditation - Prière à l'Esprit-Saint

    « Ô Toi, qui procèdes du Père et du Fils, divin Paraclet, par ta flamme féconde viens rendre éloquent notre organe, et embraser nos cœurs de tes feux.

    Amour du Père et du Fils, l'égal des deux et leur semblable en essence, tu remplis tout, tu donnes la vie à tout ; dans ton repos, tu conduis les astres, tu règles le mouvement des cieux.

    Lumière éblouissante et chérie, tu dissipes nos ténèbres intérieures ; ceux qui sont purs, tu les rends plus purs encore ; c'est toi qui fais disparaître le péché et la rouille qu'il apporte avec lui.

    Tu manifestes la vérité, tu montres la voie de la paix et celle de la justice ; tu fuis les cœurs pervers, et tu combles des trésors de ta science ceux qui sont droits.

    Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ; si tu es présent à l'âme, rien ne reste impur en elle ; tu lui apportes la joie et l'allégresse, et la conscience que tu as purifiée goûte enfin le bonheur. [...]

    Secours des opprimés, consolation des malheureux, refuge des pauvres, donne-nous de mépriser les objets terrestres ; entraîne notre désir à l'amour des choses célestes.

    Tu consoles et tu affermis les cœurs humbles ; tu les habites et tu les aimes ; expulse tout mal, efface toute souillure, rétablis la concorde entre ceux qui sont divisés, et apporte-nous ton secours.

    Tu visitas un jour les disciples timides ; par toi ils furent instruits et fortifiés ; daigne nous visiter aussi et répandre ta consolation sur nous et sur le peuple fidèle. [...]

    [...] Viens donc à nous, auguste Consolateur ! gouverne nos langues, apaise nos cœurs : ni fiel ni venin n'est compatible avec ta présence. Sans ta grâce, il n'est ni délice, ni salut, ni sérénité, ni douceur, ni plénitude. [...] »

    Adam de Saint-Victor (XIIe siècle), Séquences, In "L'année liturgique" de Dom Guéranger, Tours, Mame et Fils, 1920, Tome III.

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  • Audience générale de ce mercredi 11 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a commenté un autre don de l'Esprit, la crainte de Dieu, qui ne signifie pas avoir peur de lui. Il est notre Père "qui nous aime et veut notre salut, nous pardonne toujours. Il n'y aurait donc aucune raison d'en avoir peur. La crainte est au contraire un don de l'Esprit, qui nous rappelle combien nous sommes petits face à Dieu et à son amour. Cet amour, qui est notre bien, nous permet de nous abandonner avec humilité, respect et confiance à sa bonté du Père. Lorsque l'Esprit est en nous, il nous réconforte et nous met en paix... C'est ainsi que nous comprenons que la crainte de Dieu signifie docilité, reconnaissance et louange... Souvent nous ne parvenons pas à comprendre son dessein alors que nous sommes incapables de nous assurer seuls bonheur et vie éternelle. C'est donc dans l'expérience de nos limites et de notre pauvreté que la crainte de Dieu se traduit, et qu'elle remplit nos cœurs d'espérance. L'Esprit nous réconforte et nous fait comprendre que la seule chose importante est de se laisser guider par Jésus, dans les bras du Père. Voici pourquoi nous avons tant besoin de ce don de l'Esprit. La crainte de Dieu nous dit que tout vient de la Grâce, et que la véritable force vient de suivre Jésus-Christ et de s'abandonner à la bonté et miséricorde du Père... La crainte de Dieu ne peut faire de nous des chrétiens timides ou soumis, mais forts et courageux, des chrétiens convaincus et enthousiastes qui ne restent pas soumis par peur du Seigneur mais conquis par son amour... Mais attention, parce que ce don est aussi un avertissement face à la permanence du péché. Attention à ne pas placer notre espérance dans la richesse, l'argent, l'attrait du pouvoir ou la vanité. Tout cela ne porte à rien de bon ! Peut-on croire qu'un corrompu sera heureux dans l'au-delà ? Non, car le fruit de la corruption qui a corrompu son cœur le conduira difficilement au Seigneur. Je pense aux personnes qui vivent de la traite d'êtres humains et de l'esclavagisme, et qui ne connaissent pas l'amour de Dieu. Il ne peuvent jouir du bonheur car ils ignorent la crainte de Dieu. Et a celui qui fabrique des armes et fomente la guerre... Ces gens n'écoutent pas la Parole, mais fabriquent la mort. Ce sont des marchands de mort qui font commerce de la mort. Puisse la crainte de Dieu leur faire comprendre qu'il y a une fin et qu'ils devront rendre les comptes à Dieu". Reprenant le Psaume 34 et l'image du pauvre qui ayant supplié le Seigneur de l'écouter, est libéré de ses angoisses, 'L'ange du Seigneur se pose près de qui le craint, et il le libère' : "Demandons au Seigneur la grâce de recevoir le don de la crainte de Dieu, de pouvoir le reconnaître et d'être remplis de la miséricorde et de son amour. Le Père est notre papa".

    A cause de la grande chaleur, le Pape a salué les malades Salle Paul VI avant l'audience générale Place St Pierre, qu'ils ont pu suivre au frais sur écran géant. Après la catéchèse il s'est adressé aux pèlerins polonais, auxquels il a rappelé que c'est la saint Barnabé, qui diffusa l’Évangile parmi les païens et dont on peut s'inspirer pour apprendre la crainte de Dieu et la persévérance dans la foi. S'adressant ensuite aux participants au Congrès Éthique et Finance, organisé par le Conseil pontifical pour la famille, le Saint-Père a affirmé qu'aujourd'hui plus que jamais la finance a besoin d'éthique. A un pèlerinage en provenance de sa ville natale, il a dit que le Cardinal Agostino Casaroli, qui fut Secrétaire d’État de 1979 à 1990 avait été une personne remarquable. Il a ensuite salué les ouvriers d'une usine Fiat, venus lui offrir une voiture semblable à celle utilisée lors de sa visite à Assise d'octobre dernier. Rappelant enfin qu'en juin la liturgie invite à prier le Sacré Cœur, il a encouragé l'assemblée à pratiquer cette dévotion, en particulier les jeunes, les fiancés et les malades. Elle rend forts les faibles et leur permet de mieux porter le fardeau de leur croix ou de fonder une famille sur la fidélité et la crainte de Dieu.

    Après sa catéchèse, en référence à la Journée mondiale contre le travail infantile (12 juin), le Saint-Père a lancé un appel en faveur des millions d'enfants qui, de par le monde, "sont contraints de travailler dans des conditions dégradantes, exploités et même esclavagisés, victimes d'abus, de mauvais traitements et de discriminations" (Cf. notre info plus bas "Amérique latine : 13 millions d’enfants mis au travail"). Il a demandé à la communauté internationale d'accroître la protection sociale des mineurs en vue de déraciner cette plaie. Tous, et les familles en particulier, devons redoubler nos efforts afin de garantir à tout enfant le respect de sa dignité et la possibilité de grandir normalement. Seule une enfance sereine permet à l'individu d'envisager son avenir avec confiance". Après quoi, il a proposé à l'assemblée de réciter un Ave Maria pour tous ces enfants.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 11.6.14).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, la crainte de Dieu ne signifie pas avoir peur de Dieu, puisque nous savons bien qu’il est un Père qui nous aime et veut notre salut. La crainte est un don du Saint Esprit qui nous rappelle que nous sommes petits devant Dieu, incapables d’obtenir par nous-mêmes la vie éternelle. L’Esprit Saint nous fait prendre conscience que tout vient de la grâce et que nous n’avons d’autre recours que de nous laisser conduire au Père par Jésus, avec confiance, reconnaissance et dans l’espérance. Mais le don de crainte est aussi une « alarme » devant l’obstination du péché. S’il nous arrive de persévérer dans le mal, alors la crainte de Dieu nous met en alerte : Attention ! Tu ne seras pas heureux de cette manière, tu finiras mal ! Au contraire nous sommes invités à suivre le Seigneur avec humilité, docilité et obéissance. Et il nous remplira de courage et de force. »

    « Je vous salue cordialement chers amis francophones, en particulier les pèlerins des diocèses de Lille et de Montpellier. Demandons à l’Esprit de Pentecôte de nous faire le don de la crainte de Dieu ! Qu’il nous donne de nous en remettre avec confiance et humilité entre les mains du Père. Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Méditation : "Veni, Sancte Spíritus, et emítte cælitus lucis tuæ rádium"

    « C'est l'Esprit de Dieu, est-il écrit, qui enseigne toute vérité (Jn XVI, 13) ; c'est son onction qui instruit l'âme de tout (1 Jn II, 27). La connaissance purement naturelle de Dieu nous laisse insensibles et ne dit rien au cœur ; mais que l'Esprit divin répande sur cette connaissance sa lumière et son onction, aussitôt nous sommes ravis, nous éclatons en admiration, en amour ; et l'on a vu des âmes passer des heures entières à savourer ce seul mot : Mon Dieu. Il en est de même de toutes les vérités religieuses, à ce point que les preuves de la foi, même les plus victorieuses, ne détermineront jamais un homme à croire, si l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des intelligences, ne les lui montre lui-même ; ce qui fait que le commencement même de la foi est une grâce, comme l’Église l'a défini. Il en est ainsi de nous-mêmes et de toutes choses. Sans l'Esprit de Dieu, nous sommes des aveugles, nous ne nous connaissons point : de là notre orgueil et notre présomption ; nous ne connaissons point le faux, le néant, le danger des prétendus biens de ce monde : de là les attaches et les passions ; nous ne savons ni ce qu'il faut faire ni ce qu'il faut dire : de là les imprudences, les fautes journalières. Mais avec vous, ô divin Esprit ! ô bienheureuse lumière ! nous voyons notre néant et notre misère, notre malice et notre ignorance, toutes les raisons enfin de nous mépriser, de nous tenir toujours bien humbles, de nous défier de nous, de fuir les occasions du mal et de vous prier sans cesse. Venez à notre aide, ô Esprit Saint, envoyez du ciel un rayon de votre lumière. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi de la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Regina Coeli de ce dimanche 08 juin 2014

    « Une Église qui surprend et qui secoue », c'est ainsi qu'est née l’Église lors de la Pentecôte a dit le Pape François, grâce à la descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres réunis au Cénacle. Le Pape s'adressait aux fidèles réunis place Saint Pierre pour la prière du Regina Cœli ce dimanche midi.

    « La surprise est un élément fondamental de la Pentecôte » pour François, après la mort de Jésus, les Apôtres, « orphelins de leur Maître » étaient un groupe « insignifiant, dont on n'attendait plus rien ». Mais la force de Dieu présente dans le vent et les flammes change la donne : les disciples parlent apportent la bonne nouvelle dans toutes les langues. « L’Église qui naît à la Pentecôte est une communauté qui provoque de la stupeur car elle annonce un message nouveau (la Résurrection du Christ) avec un langage nouveau, celui universel de l'Amour » a développé François. La peur laisse place au courage, grâce à la liberté apportée par l'Esprit Saint. « Là où arrive l'Esprit de Dieu, tout renaît et se transfigure » a dit le Saint-Père.

    Annoncer même si cela bouscule les consciences

    Le souverain Pontife appelle donc à tirer les enseignements de cet événement : la Pentecôte appelle l’Église à ne pas hésiter à sortir, à aller à la rencontre des gens pour annoncer que Jésus est ressuscité, que les bras de Dieu sont toujours ouverts au monde mais sans l'enfermer, comme les bras de la place Saint Pierre où étaient présents les pèlerins, « deux bras qui s'ouvrent pour accueillir, mais qui ne se ferment pas pour retenir ».

    « Certains, à Jérusalem, auraient préféré que les disciples de Jésus, bloqués par la peur, soient restés enfermés chez eux pour ne pas créer du désordre. A la place, le Seigneur ressuscité les pousse vers le monde, a expliqué François, l’Église de la Pentecôte est une Église qui ne se limite pas à être décorative, elle n'hésite pas à sortir pour annoncer son message, même si celui-ci dérange et inquiète les consciences ». Un message de liberté, « précis mais ouvert » pour le Pape, qu'il faut continuer à porter dans le monde actuel.

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : les dons du Saint-Esprit

    « Le Saint-Esprit qui habite en nous, voulant rendre notre âme souple, maniable et obéissante à ses divins mouvements et célestes inspirations, qui sont les lois de son amour, en l'observation desquelles consiste la félicité surnaturelle de cette vie présente, il nous donne sept propriétés et perfections qui, en l’Écriture sainte et dans les livres des théologiens, sont appelés dons du Saint-Esprit.
    Or, ils ne sont pas seulement inséparables de la charité, mais toutes choses bien considérées, et à proprement parler, ils sont les principales vertus, propriétés et qualités de la charité ; car,
    - la sagesse n'est autre chose en effet que l'amour qui savoure, goûte et expérimente combien Dieu est doux et suave ;
    - l'intelligence n'est autre chose que l'amour attentif à considérer et pénétrer la beauté des vérités de la foi, pour y connaître Dieu en lui-même, et puis, de là, en descendant, le considérer dans les créatures ;
    - la science, au contraire, n'est autre chose que le même amour qui nous tient attentifs à nous connaître nous-mêmes et les créatures, pour nous faire remonter à une plus parfaite connaissance du service que nous devons à Dieu ;
    - le conseil est aussi l'amour, en tant qu'il nous rend soigneux, attentifs et habiles pour bien choisir les moyens propres à servir Dieu saintement ;
    - la force est l'amour qui encourage et anime le cœur pour exécuter ce que le conseil a déterminé devoir être fait ;
    - la piété est l'amour qui adoucit le travail et nous fait cordialement, agréablement et d'une affection filiale employer aux œuvres qui plaisent à Dieu notre Père ; et
    - pour conclusion, la crainte n'est autre chose que l'amour en tant qu'il nous fait fuir et éviter ce qui est désagréable à la divine Majesté. »

    St François de Sales, Traité de l'amour de Dieu, Livre 11, chap. 15.
    Les œuvres de St François de Sales sont en lecture et téléchargement ici.

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  • Audience générale de ce mercredi 04 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a commenté un autre don de l'Esprit, la piété, qu'il faut entendre dans son sens d'appartenance à Dieu, de confiance et de communion avec lui : "Il ne s'agit pas d'un devoir imposé, mais d'un rapport cordial. Il s'agit de notre amitié avec Dieu, offerte par Jésus, d'une amitié intérieure qui change notre vie et nous remplie de joie. Ce don suscite gratitude et louange, d'autant qu'il est l'expression la plus authentique de l'adoration. Lorsque l'Esprit nous fait percevoir la présence du Seigneur et son amour...cela nous porte naturellement à la prière et à la célébration. Piété est donc synonyme d'esprit authentiquement religieux, de confiance filiale en Dieu, de cette capacité qu'ont les cœurs humbles à le prier simplement". En véritables fils de Dieu, nous voyons en l'autre un frère. "Nous sommes ainsi animés de piété et non de piétisme envers ceux dont nous croisons la route. Et cela nous permet de partager la joie d'autrui, ses pleurs, ses angoisses, de corriger qui se trompe, de consoler qui est affligé, d'accueillir et secourir qui en a besoin. Toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Nous n'avons pas reçu un esprit d'esclave pour retomber dans la peur, mais l'Esprit qui fait de nous des fils adoptifs, capables d'appeler 'Abba' le Père. Demandons-lui que le don de son Esprit éloigne nos craintes et nos incertitudes, nous rende humbles et patients, afin d'être des témoins joyeux de son amour. Ainsi pouvons nous nous mettre au service de l'autre... Pourquoi piété et non piétisme ? Certaines personnes pensent qu'il suffit de fermer les yeux en tenant une image pieuse". Mais ce n'est pas cela la piété. La piété est être au contact de l'Esprit, ce qui nous tourne vers Dieu comme vers nos frères. Dans l’Épitre aux Romains, Paul affirme que toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Demandons alors au Seigneur de nous accorder ce don de piété. "En adorant le Seigneur en vérité, c'est dans la joie que nous nous nous mettons au service de nos frères", a conclu le Saint-Père.

    Après sa catéchèse, le Saint-Père a notamment salué les pèlerins polonais, jeunes notamment, qui se retrouvent comme chaque année à Lednica, aux sources chrétiennes de leur nation, afin de renouveler leur adhésion au Christ et à l’Église. Rappelant le thème de cette année, le mystère de la filiation divine de Jésus, il leur a recommandé de réfléchir aussi à ce que signifie être enfants de Dieu et connaître son amour : "Soyez vaillants et répondez avec enthousiasme à l'amour de Dieu, comme des fils prodigues qui retournent chez leur père miséricordieux. Ne cessez de vous réjouir de la grâce d'être enfants de Dieu qui portent la joie dans le monde. Saint Jean-Paul II, qui a entrepris le chemin de Lednica il y a dix-huit ans, vous obtienne les grâces nécessaires à une vie pleine et généreuse. Je vous confie à la maternelle protection de Marie".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.6.14).

    « La piété c’est tout autre chose que de la bigoterie, que de faire semblant d’être un saint. La piété est un don de l’Esprit Saint qui nous fait grandir et nous fait vivre comme des enfants de Dieu, et nous aide à offrir cet amour aux autres et à les reconnaître comme des frères. »

    « Le don de la piété qui vient de l’Esprit Saint nous rend doux, patients, en paix avec Dieu dans la douceur avec les autres, capables de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, de consoler celui qui est dans l’affliction et de corriger celui qui est dans l’erreur. »

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je m’arrêterai aujourd’hui à un don du Saint-Esprit qui touche le cœur de notre identité et de notre vie chrétiennes : le don de la piété. Il indique notre appartenance à Dieu et le lien qui nous maintient en communion profonde avec lui, même dans les moments difficiles. C’est une relation d’amitié avec Dieu, vécue par le cœur, qui nous remplit d’enthousiasme et de joie. Aussi, la piété suscite-t-elle en nous la gratitude et la louange. Voilà le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. En même temps, le don de piété nous aide à reverser cet amour sur les autres et à les reconnaître comme des frères. Nous devenons capables de nous réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul, d’accueillir celui qui est dans le besoin. »

    « Je suis heureux de vous accueillir chers amis francophones, particulièrement les paroisses et les jeunes venant de France et de Suisse. À quelques jours de la Pentecôte, je vous invite à demander au Seigneur le don de son Esprit pour devenir des témoins joyeux de son amour. Bon séjour à Rome ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Méditation : la douceur, fruit de l'Esprit Saint

    « Réprimer l'impatience, enchaîner la colère, lui arracher ses victimes, arrêter les paroles amères, soumettre enfin à la loi souveraine de Dieu la créature révoltée, ce n'est qu'une des parties du rôle modérateur de la douceur. Réprimer est bien ; agir est mieux.

    C'est alors que la douceur, montant des sources du cœur sous la pression du plus généreux amour, broyant sans pitié tout orgueil et tout égoïsme, se doit répandre dans tout l'être, s'étendre, l'envelopper, l'oindre et le parfumer tout entier, semblable à l'huile qui sort du pressoir où étaient entassées les olives les plus belles, les plus grasses et les plus mûres (Cant. I, I) : c'est à ce prix que le chrétien est digne de Jésus, dont le nom est "une huile répandue", parce que son Cœur est la douceur en sa plénitude.

    Dans l'âme, la douceur est la bienveillance des pensées, l'indulgence des jugements, la créance facile au bien, l'espérance soutenue, l'encouragement donné à tout effort, l'applaudissement à tout succès, la consolation empressée auprès de toute peine ; c'est la condescendance, la patience et la longanimité ; c'est, d'un mot, le plus doux des mots : la bonté : le bon cœur, l'esprit bon, le bon caractère, la bonne humeur.

    Puis, épanchée au dehors, la douceur brille dans le regard simple, limpide et bienveillant ; dans la parole affable, modeste et discrète ; dans le sourire aimable ; dans l'accueil ouvert et prévenant ; dans la modération du ton, de l'attitude et de la démarche ; dans la condescendance à se faire tout à tous, à écouter, à s'intéresser et à se dévouer. Rien de rude, rien de brusque, rien de dur ; pas d'empressement fébrile ; pas de signes, pas de gestes qui trahissent l'impatience devant la lenteur, l'ennui de l'importunité, la fatigue sous la surcharge ; aucune raideur, aucune hauteur, aucun dédain ; même à l'égard de ceux qui ont eu des torts, commis des offenses et fait injure, de ceux qui poursuivent l'assouvissement d'une haine ou la satisfaction d'une rivalité, pas de ressentiment, de dépit, voire de froideur.

    Dieu ! que voilà bien les traits d'une vertu peu ordinaire, toute surnaturelle, le chef d’œuvre de l'Esprit de suavité ! Ne voyez-vous pas réunies dans cette fleur exquise les nuances les plus harmonieusement mêlées de l'amour, que saint Paul énumérait ainsi, les assemblant et fondant en la douceur : "Les fruits de l'Esprit sont l'amour, la joie, la paix, la bénignité, la bonté, la patience et la longanimité, la douceur." (Gal. V, 22). S'il fallait résumer les traits constitutifs et les effets de la douceur, je dirais en deux mots : qu'être doux c'est être parfaitement bon et parfaitement patient ; c'est tout entier se donner à tous, et tout supporter de tous. »

    R.P. Albert Tesnière, Somme de la Prédication Eucharistique - Le Cœur de Jésus-Christ, Livre premier (La douceur, I), Paris, Bureau des Œuvres Eucharistiques, 1896.

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  • Méditation : apprendre à se taire pour entendre...

    « Les hommes qui disent quelque chose ne sont pas très nombreux : ceux qui écoutent sont encore plus rares.
    C'est cependant par là qu'il faut commencer.
    L'esprit ne veut pas être contraint : l'âme ne se livre qu'à l'âme.
    Combien de discussions - entre peuples aussi bien qu'entre individus - s'égarent dans les clameurs de l'amour-propre ou dans les subtilités de la mauvaise foi, parce que les mots s'abattent du dehors, comme des coups de bélier, au lieu de naître du silence, comme les témoins de la Vérité.
    L'esprit, au fond, ne demande qu'à se donner à elle, car elle est son bien. mais il ne peut la reconnaître comme telle, si elle lui est assénée comme une menace.
    Toute parole est vaine qui n'est pas redite au dedans, avec le consentement de l'Amour.
    Dans les choses essentielles, tout au moins, les mots qui n'apportent pas la lumière risquent d'aggraver les ténèbres.
    C'est dans ce sens que nous aurons à répondre de toute parole inutile. Le Sauveur, qui nous en avertit, n'a cessé d'observer cette réserve divine qui laisse mûrir la vérité dans la lente germination des âmes.
    L’Évangile suppose, pour être entendu, ce contexte de silence, qui le rend intérieur à l'esprit.
    C'est à cette condition seulement que la Voix divine est reconnue, et que l'âme, au plus intime d'elle-même, découvre ce qu'elle cherchait. »

    P. Maurice Zundel (1897-1975), L’Évangile intérieur (XII), Œuvre St-Augustin, St Maurice, Suisse / Desclée De Brouwer et Cie, Paris, 1939 (2e édition).

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